Le chef du parti équato-guinéen CPDS (Convergence pour la démocratie sociale), Andres Esono Ondo, arrêté le 11 avril à N’Djamena, capitale tchadienne, est accusé de tentative de coup d’Etat par les autorités de Malabo.
«Le voyage du leader du CPDS avait comme unique objectif, l’acquisition d’armes et de munitions ainsi que le recrutement de terroristes pour commettre un coup d’Etat en Guinée équatoriale avec le financement étranger», a déclaré le ministre équato-guinéen de la sécurité extérieure, Juan Antonio Bibang Nchuchuma.
Le ministre a accusé également l’opposant tchadien Saleh Kebzabo, leader de l’UNDR, principal parti politique d’opposition du Tchad, d’avoir soutenu Ondo, en «facilitant (son) plan pour l’acquisition d’armes, de munitions et le recrutement de terroristes».
Saleh Kebzabo qui était en compagnie d’Ondo au moment de son arrestation jeudi dans la région de Guera (500 km de N’Djamena), a dénoncé les allégations du ministre équato-guinéen, affirmant qu’il «s’agit d’accusations gratuites montées de concert» par les gouvernements tchadien et équato-guinéen en vue de «casser la dynamique de (leur) opposition respective».
Au sein de l’opposition équato-guinéenne, le parti Citoyens pour l’innovation (CI) a critiqué l’arrestation d’Ondo, estimant que Malabo veut «mettre fin à la résistance politique démocratique de la vraie opposition».
Cet incident intervient alors que les autorités ont suspendu le 1er avril passé le procès des instigateurs présumés du «coup d’Etat» déjoué en décembre 2017, soit dix jours après son ouverture à Bata, la capitale économique de Guinée équatoriale.
Plus de 150 personnes accusées d’être impliqués dans la tentative de coup d’Etat avortée contre le président Teodoro Obiang Nguema avaient comparu devant le tribunal de Bata. Ils étaient poursuivis pour «trahison» et « atteinte à la personne du chef de l’Etat», des motifs qui sont passibles de la peine capitale.
La Guinée équatoriale a connu plusieurs coups et tentatives de coups d’Etat depuis son indépendance en 1968.
L’actuel président, 76 ans, au pouvoir depuis 39 ans, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses adversaires et des organisations internationales.