A peine le président Omar el-Béchir a perdu le pouvoir au Soudan, que la question de son extradition vers la Cour pénale internationale (CPI) qui le recherchait depuis des années, a refait surface.
Omar el-Béchir est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI en 2009 et en 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre qui auraient été commis au Darfour entre 2003 et 2008 au moins.
Le conseil militaire qui dirige désormais le Soudan après sa démission, avait précédemment affirmé qu’il refuserait de remettre à la CPI El Béchir ou tout autre citoyen soudanais.
Au cours d’une conférence de presse tenue lundi à l’ambassade du Soudan en Ethiopie, le général Jalaluddin Sheikh, qui s’exprimait au nom du Conseil militaire de transition, a soutenu que «la décision d’extrader ou non Béchir vers la CPI sera prise par un gouvernement populaire élu et non pas par le Conseil militaire de transition».
Il a par ailleurs réitéré l’intention du Conseil militaire de mener une période de transition d’un «maximum de deux ans», au terme de laquelle le pouvoir sera cédé à une «autorité civile».
Le chef du Conseil militaire de transition soudanais, Abdel-Fattah al-Burhane, a publié ce lundi plusieurs décrets de nomination, dont celui du nouveau chef d’état-major de l’armée. Hashim Abdel-Mutallab Ahmed Babikir est ainsi nommé à la tête des forces armées, tandis que Mohamed Osman al-Hussein devient son adjoint.
Abdallah al-Matari al-Faradi a été nommé inspecteur général des forces armées, et Adam Haroun Idris devient chef d’état-major des opérations interarmes.
Dimanche, la Ligue arabe a exprimé son soutien aux «importantes mesures» annoncées par le Conseil militaire de transition du Soudan en vue d’accomplir une transition politique dans le pays. Mais le peuple soudanais reste mobilisé, et réclame que le pouvoir soit transmis «rapidement» aux civils.