L’Ouganda serait disposé à examiner une demande d’asile du président soudanais, Omar el-Béchir, destitué le 11 avril dernier par l’armée soudanaise après quatre mois de manifestations à l’échelle nationale, selon la diplomatie ougandaise.
«Si l’Ouganda est approchée pour accorder l’asile à Béchir, c’est une question qui peut être examinée au plus haut niveau de nos dirigeants», a affirmé le ministre d’Etat ougandais aux affaires étrangères, Henry Okello Oryem, mardi devant la Commission parlementaire des Affaires étrangères.
Ce ministre d’Etat aux Affaires internationales a soulevé le rôle-clé joué par El-Béchir dans la médiation d’un accord de paix au Soudan du Sud et il est garant aux côtés du président ougandais, Yoweri Museveni, de l’accord de paix conclu dans ce pays.
Entre temps, a-t-il poursuivi, son pays suit de près l’évolution de la situation au Soudan et exhorte les nouveaux dirigeants à respecter les aspirations du peuple soudanais, dont le transfert pacifique du pouvoir aux civils.
« Nous surveillons le Soudan de très près, dans la mesure où nous considérons le Soudan comme notre voisin immédiat. La transition est un processus très volatile, et nous exhortons le gouvernement soudanais à respecter la volonté du peuple», a-t-il indiqué.
L’initiative de l’Ouganda ne devrait pas plaire à la Cour pénale internationale (CPI) qui réclame la tête d’el-Béchir visé par deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre qui auraient été commis au Darfour.
Un membre du Conseil militaire qui dirige le pays a affirmé, lundi, que «la décision d’extrader ou non Béchir vers la CPI sera prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire».