La Banque Mondiale (BM) a annoncé sa décision de doubler ses investissements dans le capital humain entre 2021 et 2023 en Afrique pour les porter à 15 milliards de dollars, à travers un fonds pour l’éducation, la santé et la protection sociale.
Dans son annonce faite à Washington lors d’une conférence intitulée « le développement du capital humain en Afrique : façonner l’avenir d’une génération », Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, a précisé que les futurs investissements en Afrique devront cibler les pays les plus fragiles, notamment ceux du Sahel, appelant à «faire vite et travailler dur pour rattraper le retard».
En augmentant ainsi de 50 % ses investissements actuels dans ces domaines, la banque entend réduire la mortalité infantile, accroître le taux de scolarisation de 20 %, l’indice de capital humain de 13 % et sauver quatre millions de vie, affirme le vice-président de la BM.
Elle veut également prioriser l’amélioration des systèmes d’enregistrement des naissances et insister sur le développement du rôle des femmes. «Nous devons maintenir les filles à l’école afin qu’elles n’aient des enfants que lorsqu’elles sont prêtes et ne sont plus des filles elles-mêmes», a insisté Hafez Ghanem.
Un enfant qui naît en Afrique subsaharienne aura à l’âge adulte un niveau de productivité de 40 % inférieur à celui qu’il aurait pu atteindre, s’il avait reçu une éducation complète et était en parfaite santé.
«Si l’ensemble de la population d’Afrique subsaharienne était en bonne santé et bénéficiait d’une éducation de qualité du préscolaire jusqu’au secondaire, le PIB par travailleur de la région serait 2,5 fois supérieur à son niveau actuel», a expliqué Hafez Ghanem.
Un capital humain délaissé influe donc directement sur la productivité économique. Pourtant les dépenses publiques dans les secteurs qui participent au développement du capital humain «sont plus faibles qu’ailleurs dans le monde», excepté en Asie du Sud, d’après la Banque mondiale.