Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, a présenté au président Ibrahim Boubacar Keïta, sa démission, ainsi que celle de l’ensemble de son gouvernement, ce jeudi 18 avril, quatre semaines après le massacre de Peuls d’Ogossagou (centre du pays), rapporte un communiqué de la présidence qui ne précise pas le motif de ce départ.
Le président «a accepté la démission du premier ministre et celle du gouvernement, et l’a remercié pour sa loyauté et son sens élevé du devoir», précise le document qui ajoute qu’«un premier ministre sera nommé très prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place, après consultation de toutes les forces politiques de la majorité et de l’opposition ».
Cette démission est survenue à quelques heures de l’examen par l’Assemblée nationale d’une motion de censure contre le gouvernement, introduit mercredi par des députés aussi bien de l’opposition que de la majorité. Maiga, en poste depuis 16 mois, n’a pas attendu les résultats du débat et du vote sur cette motion, qui devraient avoir lieu ce vendredi à l’hémicycle.
Le massacre intervenu dans le village d’Ogossagou, perpétré par des individus armés, a fait près de 160 morts. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière de l’histoire récente du pays. Les autorités ont arrêté, le mois dernier, cinq personnes soupçonnées d’avoir participé au drame, et ont dissous l’association de chasseurs Dan Nan Ambassagou.
Mais plusieurs voix se sont levées parmi les citoyens, les hommes politiques et les acteurs de la société civile pour réclamer le départ du chef du gouvernement pour «mauvaise gouvernance».
Pour sa part, le chef de l’Etat qui dit avoir « entendu toutes les colères », a annoncé, mardi 16 avril, l’ouverture d’une « concertation nationale », du 23 au 28 avril, sur le projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à référendum. Le président a invité toutes « les forces politiques et sociales » à prendre part à ce grand rendez-vous.