Le chef du Conseil militaire de transition au Soudan, Abdel Fattah al-Burhane, a promis, ce dimanche 21 avril, de transférer le pouvoir aux civils, au courant de cette semaine, pour répondre à la revendication du mouvement de contestation.
Le «Conseil s’engage à transférer le pouvoir au peuple», a annoncé le général Burhane, qui s’exprimait, à l’occasion de sa première interview à la télévision nationale depuis la destitution, le 11 avril, du président Omar el-Béchir par l’armée.
La contestation populaire, après avoir obtenu le départ d’el-Béchir, a refusé que la transition soit gérée par les militaires. L’Association des professionnels soudanais (SPA) qui a déclenché cette contestation le 19 décembre dernier, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, s’apprêtait d’ailleurs à tenir une conférence de presse au cours de laquelle elle devait annoncer un gouvernement civil parallèle.
«Les noms des membres d’un Conseil civil chargé des affaires du pays seraient annoncés lors d’une conférence de presse dimanche (21 avril) à 19H00 locales (17H00 GMT)» devant le QG de l’armée à Khartoum, avait-elle indiqué vendredi.
Ce point de presse a été annulé provisoirement, à cause des discussions entamées entre les dirigeants militaires et les leaders de la contestation qui intègre aussi l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), chapeautant les partis politiques et groupes de la société civile.
Cependant, un porte-parole des organisations représentant le mouvement de protestation, Mohamed al-Amine, a annoncé ce même dimanche, la suspension des discussions avec les militaires, considérant «le Conseil militaire comme un prolongement du régime».
Il a appelé les personnes rassemblées devant le QG de l’armée à «poursuivre et à intensifier les manifestations jusqu’à ce que nos demandes soient satisfaites».
Tous les regards des manifestants et de la société civile sont désormais braqués sur les militaires en attendant la concrétisation de leur promesse de remettre le pouvoir au civil.