Le Collectif tchadien contre la vie chère a appelé mardi les Tchadiens à «manifester pacifiquement» demain jeudi, pour protester contre la pénurie de gaz qui affecte le pays depuis plus de deux mois, en dépit d’une interdiction de la manifestation par le gouvernement.
Dans un communiqué, le porte-parole du collectif, Dyngamnayal Nely Versinis a appelé «les Tchadiens, jeunes, femmes, enfants touchés par cette situation, à sortir massivement avec leurs bonbonnes de gaz et marmites vides» jeudi dans les rues.
Le gouvernement tchadien avait décrété un arrêté interdisant la marche lancée par ce collectif de la société civile. Mais le collectif a quand même, décidé «de maintenir la marche sur toute l’étendue du territoire», estimant que le gouvernement «dans sa logique de restreindre la liberté d’expression, a pris un arrêté pour interdire ladite manifestation sans qu’aucune raison valable ne soit avancée».
Depuis fin janvier, la raffinerie de Djarmaya, seule source d’approvisionnement en gaz du pays, tourne au ralenti.
Le 23 février 2019, les machines de la centrale, qui détient le monopole du gaz dans le pays, ont été arrêtées pour maintenance et du coup, le gaz butane qui se substitue au bois de chauffe et au charbon dont l’usage avait été interdit dans le pays, est devenu une denrée rare.
Le 8 mars 2019, le président Déby avait annoncé une résolution du problème en trois jours, mais la situation reste inchangée, même si le 3 avril dernier, le ministre en charge du pétrole avait bien déclaré que les travaux de maintenance ont été achevés.
Pour parer à la situation, le gouvernement avait autorisé l’importation de gaz du Nigeria ou du Cameroun, mais les besoins en énergie de la population ne sont toujours pas satisfaits.
Au Tchad, les manifestations de la société civile sont souvent interdites par le gouvernement qui invoque des «raisons de sécurité».