Il y a un quart de siècle, un certain 27 avril 1994, Nelson Mandela devenait le premier président noir en Afrique du Sud, ce qui avait nourri des espoirs considérables dans un pays brimé par l’apartheid. Mais, aujourd’hui, bien que l’ANC (Congrès National Africain) soit toujours au pouvoir, ce parti fait face à beaucoup de mécontentements qui risquent de peser sur la campagne des prochaines élections générales du 8 mai.
A en croire la Banque mondiale, l’Afrique du Sud demeure l’une des sociétés les plus inégalitaires à l’échelle mondiale. Dans son rapport intitulé «Vaincre la pauvreté et l’inégalité en Afrique du Sud », cette institution financière constatait que trois millions de citoyens sud-africains sont tombés dans la pauvreté.
D’après l’Institut sud-africain des relations entre les races (IRR), 20 % de ménages noirs sont dans une extrême pauvreté contre 2,9 % de ménages blancs.
En dehors des problèmes d’ordre économique, l’Afrique du Sud fait également face à des difficultés à raconter son histoire. Toute une génération de «born free», âgés de 25 ans ou moins et donc qui n’ont jamais connu l’apartheid, n’est pas totalement enseignée sur cette période sombre de l’histoire sud-africaine.
Le ministère sud-africain de l’Education a néanmoins décidé d’y remédier en imposant l’histoire comme discipline obligatoire jusqu’en classe de terminale.
Malgré tout, il demeure difficile pour les « born free » de se sentir à l’aise dans une société post-apartheid où l’ensemble des symptômes et inégalités créés par le système raciste restent encore visibles.