Les dirigeants russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong-un se sont rencontrés hier jeudi à Vladivostok pour une rencontre inédite qui leur a notamment permis de discuter de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
L’objectif de cette rencontre était de renforcer les « liens historiques » entre Moscou et Pyongyang. Cette rencontre est le premier à ce niveau entre la Russie et la Corée du Nord depuis celle en 2011 entre l’ex-président Dmitri Medvedev et Kim Jong-il. Il n’y a pas eu de communiqué commun ni de signature d’accords, mais l’on sait que la dénucléarisation de la péninsule coréenne a occupé une large place dans les débats. Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d’une feuille de route qu’elle a définie avec Pékin.
La Russie a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les Etats-Unis l’ont accusée d’aider Pyongyang à les contourner. Pour Kim Jong-un, l’enjeu est de trouver des soutiens dans son bras de fer avec Washington sur le nucléaire ainsi qu’un certain rééquilibrage de ses relations entre Pékin, son plus proche souien, et Moscou, son ancien allié de la Guerre froide.
La rencontre d’hier pourrait bien marquer un tournant dans la crise de la péninsule coréenne. En effet, malgré ses invitations répétées à Kim Jong-un, la Russie était restée jusqu’à présent à l’écart de la spectaculaire détente observée sur la péninsule coréenne depuis début 2018. Or, Vladimir Poutine a maintenant une carte à jouer étant donné que le rapprochement entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, qui laissait espérer une paix dans la péninsule coréenne, se trouve actuellement dans l’impasse.
Après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, Kim Jong-un a rencontré depuis mars 2018 quatre fois le président chinois Xi Jinping, trois fois le président sud-coréen Moon Jae-in et deux fois Donald Trump. Mais il n’a pas encore réussi à obtenir un allègement des sanctions internationales décidées pour contraindre son pays à renoncer à ses armes atomiques, n’étant pas prêt à faire les concessions que Washington lui demande.