Le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) a déploré, dans une déclaration publiée jeudi sur son site, les exactions commises dans des régions anglophones du Kenya où soldats et indépendantistes s’affrontent depuis près de trois ans, poussant les populations à s’enfuir pour échapper aux violences.
«Plus d’un demi-million de personnes ont fui leur domicile, selon des chiffres fournis par l’ONU. Des centaines de villages ont été incendiés, près d’un million d’enfants ne sont pas scolarisés et des dizaines de milliers d’autres se cachent dans les buissons sans aucun soutien», regrette Jan Egeland, secrétaire général du CNR.
Dans ce cadre, l’organisation qui porte secours aux populations déplacées contre leur gré, a dénoncé le « silence international » face aux « atrocités », en affirmant que « le silence international entourant les atrocités est aussi choquant que les histoires inédites sont déchirantes ».
Et de poursuivre, « lorsque la violence aveugle déplace des centaines de milliers de civils, elle déclenche généralement les sonnettes d’alarme de la communauté internationale », ce qui « ne semble pas s’appliquer au Cameroun ».
Le CNR souligne le manque de «médiation», de «programme de secours important», d’«intérêt des médias» et l’insuffisance «de pression sur les parties pour qu’elles cessent d’attaquer des civils», appelant à «un engagement diplomatique international plus fort pour aider à résoudre le conflit».
Les régions anglophones du Cameroun (Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays) sont secouées depuis bientôt trois ans par un conflit interne opposant l’armée nationale à des combattants anglophones qui militent pour la création d’un Etat indépendant.