Human Rights Watch (HRW) a déclaré jeudi que des femmes mozambicaines, victimes du cyclone Idai en mars, sont contraintes à des rapports sexuels pour obtenir de l’aide humanitaire, appelant les autorités du Mozambique à enquête sur cette exploitation « cruelle ».
Des responsables communautaires, dont certains liés au parti au pouvoir Frelimo, ont exigé auprès de victimes du cyclone d’être payés pour inclure leur nom sur la liste des bénéficiaires de l’aide humanitaire, a expliqué HRW dans un communiqué.
Mais « dans certains cas, des femmes sans moyens ont été contraintes d’avoir des relations sexuelles avec des responsables locaux en échange d’un sac de riz », a ajouté l’ONG.
« L’exploitation sexuelle de femmes qui se battent pour nourrir leur famille après le cyclone Idai est révoltante et cruelle et devrait immédiatement cesser», a estimé le directeur de HRW pour l’Afrique australe, Dewa Mavhinga.
Dans le district de Nhamatanda (centre), trois femmes interrogées par HRW ont affirmé avoir été contraintes, par des responsables locaux, de se prostituer.
Le passage d’Idai dans le centre du Mozambique a fait plus de 600 morts dans le pays, et un millier au total dans la région. Il a aussi fait des centaines de milliers de sans-abri dans la zone.
Le Mozambique, pays pauvre de l’Afrique australe, se préparait aussi à l’arrivée jeudi soir d’un autre cyclone, Kenneth, attendu cette fois-ci dans l’extrême nord de son territoire.
Avant d’atteindre le continent africain, le cyclone Kenneth est passé mercredi soir au large du petit archipel des Comores, où il a fait au moins trois morts, selon les autorités.
Au Mozambique, Kenneth pourrait provoquer des inondations et des glissements de terrain d’importance dans la province du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie et théâtre depuis 2017 d’une insurrection islamiste.