Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a dressé un bilan moins luisant sur les progrès réalisés au cours du dernier quart de siècle, soit 25 ans après la fin du régime de l’apartheid et le début de la démocratie dans le pays.
«Nous sommes réunis ici pour fêter le jour où nous avons gagné notre liberté», a déclaré samedi Cyril Ramaphosa, à l’occasion du 25ème anniversaire de la fin de l’apartheid célébré à Makhanda (anciennement Grahamstown), au sud de l’Afrique du Sud.
«Nous nous rappelons de ce moment où nous avons fait une croix sur le bulletin de vote pour la première fois de notre vie », a témoigné le chef de l’Etat, faisant allusion aux premières élections démocratiques organisées en avril 1994 auxquels les Noirs avaient pris part, pour la première fois, mettant ainsi fin à trois siècles de domination blanche et au régime de l’Apartheid qui régnait depuis 1948.
Toutefois, a poursuivi le président, « nous ne pouvons pas être une nation libre quand autant de gens vivent dans la pauvreté (…), n’ont pas assez à manger, n’ont pas de toit digne de ce nom, n’ont pas accès à des services de santé de qualité, n’ont pas les moyens de gagner leur vie ».
« On ne peut pas être une nation libre tant que les fonds destinés aux pauvres sont gaspillés, perdus ou volés (…), tant qu’il y a de la corruption dans notre pays », a également ajouté le dirigeant sud-africain.
«Nous devons concentrer nos efforts pour que tous les Sud-Africains puissent profiter des bénéfices économiques et sociaux inhérents à la liberté», a suggéré Ramaphosa, à une dizaine de jours des élections législatives et provinciales dans le pays.
Selon l’Institut sud-africain des relations entre les races (IRR), 20% des foyers noirs vivent dans une extrême pauvreté contre 2,9% des foyers blancs, alors que les Noirs représentent les trois-quarts de la population.
Le président Ramaphosa, leader du Congrès national africain (ANC) qui a succédé en 2018 au président controversé Jacob Zuma astreint à la démission pour des faits de corruption dont il est soupçonné, a également rendu hommage à Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir élu en 1994 à la magistrature suprême en Afrique du Sud.