Au lendemain des élections législatives du 28 avril, ayant enregistré une abstention massive des électeurs, les critiques contre le régime au pouvoir continuent de pleuvoir.
L’ancien président Nicephore Soglo a exhorté l’actuel président, Patrice Talon, à présenter «ses excuses publiques» à toute la nation sans délai pour avoir fait la sourde oreille.
Avant le scrutin, le président Talon avait été interpellé par l’opposition pour intervenir en sa faveur, étant donné qu’aucun de ses candidats n’a été autorisé à se présenter aux élections pour n’avoir pas rempli les conditions imposées par la Commission électorale nationale autonome (Céna), à la suite d’une révision de la loi électorale. Mais Talon avait indiqué que cette action ne relevait pas des prérogatives du chef de l’Etat.
En signe de protestation, une grande partie de la population a boycotté le scrutin en réponse à l’appel des leaders de l’opposition.
Si aucune tendance n’a été encore publiée par rapport au décompte des bulletins de vote, des voix s’élèvent déjà pour appeler à la suspension du processus électoral.
Soglo et un autre ex-président, Boni Yayi, ont demandé à Talon d’organiser de nouvelles élections dans un délai raisonnable. Face au faible taux de participation qui avoisinerait, selon eux, les 10 %, ils ont estimé que «ces élections n’étaient ni légales, ni légitimes».
Après l’exclusion des candidats de l’opposition, seules deux formations politiques, proches du régime au pouvoir, notamment des candidats du Bloc Républicain et de l’Union des Progressistes, ont été jugés aptes à prendre part au scrutin par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Une situation jamais vécue dans ce pays d’Afrique de l’ouest.
La plateforme électorale de la société civile a affirmé que le scrutin du 28 avril est «une élection qui n’honore pas le Bénin».