La Cour constitutionnelle du Bénin a validé jeudi le scrutin législatif du 28 avril dernier qui s’est joué sans l’opposition, alors que le pays est au bord de l’implosion politique.
Lors d’une audience solennelle dans la capitale Cotonou, la haute juridiction béninoise, chargée des contentieux électoraux, a annoncé que le vainqueur de ces élections controversées est l’Union Progressiste (UP), l’un des partis soutenant le président béninois, Patrice Talon. Il remporte 47 sièges sur les 83 à pourvoir, contre 36 pour le second parti engagé dans ces élections, le Bloc républicain (BR), également proche du président Talon.
La haute cour dirigée par Joseph Djogbénou a également indiqué que 1.353.955 Béninois ont voté sur 4.992.399 électeurs inscrits, soit un taux de participation de 27,12%. L’annonce de ces résultats intervient alors que la tension augmente dans le pays, où l’opposition et la majeure partie de la population réclament l’annulation pure et simple de ce scrutin jugé «anti-démocratique».
Ce jeudi, la rumeur de l’arrestation de l’ancien Président béninois, Boni Yayi, figure de proue de la contestation de ces législatives, a mis le feu aux poudres. Plusieurs Béninois sont descendus dans les rues de Cotonou où ils ont érigé des barricades enflammées pour défier les forces de l’ordre. Des témoins soutiennent que l’armée béninoise et la police sont intervenues à deux reprises dans le quartier de Cadjéhoun, où se situe le domicile de l’ex-chef d’État précité. Une première fois dans la matinée, une deuxième à la mi-journée. Des «rafales de tirs» ont également été signalées. Diverses sources confirment la mort d’au moins deux personnes à la suite de ces violences précitées. A signaler également des incendies dans le pays, dont celui d’une station d’essence dans la capitale, et d’une usine cotonnière dans la partie septentrionale du pays.