La justice gabonaise n’y est pas allée par quatre chemins pour marquer son opposition face à la demande du collectif citoyen « Appel à agir », de procéder à une expertise médicale sur la personne du président Ali Bongo Ondimba. L’objet de la demande a été rejeté en fin de semaine passée.
La requête « est irrecevable et il n’y a pas lieu par conséquent à autoriser (les requérants) à assigner le président de la République devant nous », a estimé le tribunal de première instance de Libreville, précisant aussi que seul « le gouvernement » ou à défaut « les deux chambres du Parlement » peuvent saisir la Cour constitutionnelle en vue de constater « la vacance de la présidence de la République ou l’empêchement définitif de son titulaire ».
Ces propos ont été rapportés par le collectif. La demande d’expertise médicale, déposée fin mars dernier, avait, en principe, l’objectif de déterminer la capacité du chef de l’Etat gabonais à diriger le pays après son accident vasculaire cérébrale survenu le 24 octobre 2018 à Ryad (Arabie Saoudite), selon le collectif qui réunit dix personnalités du monde politique, syndical et de la société civile.
« Nous savions très bien qu’en posant cet acte, la justice allait rendre cette décision, tout simplement parce que ceux qui rendent la justice au Gabon sont sous le diktat du pouvoir en place », a réagi Marc Ona Essangui, l’un des membres de la plateforme.
Pour lui, « cette décision de justice renforce notre doute sur la capacité d’Ali Bongo à encore assumer ses fonctions présidentielles ».
Toutefois, le collectif n’entend pas baisser les bras. Il a promis une réaction officielle dans les jours qui suivent.