Le président déchu du Soudan, Omar el-Béchir, était ce dimanche devant les procureurs chargés de la lutte anti-corruption et des enquêtes financières, pour être entendu dans le cadre de sa mise en examen pour blanchiment d’argent et financement du terrorisme.
Cette interrogation avait été ordonnée la semaine dernière par le procureur général soudanais, Al-Walid Sayyed Ahmed, «en vertu des lois sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme».
Le dirigeant soudanais renversé le 11 avril par l’armée à la suite d’un mouvement de contestation inédit, était donc appelé à s’expliquer sur ses liens supposés avec les terroristes, ce qui a valu à son pays d’être placé sur la liste américaine des soutiens internationaux du terrorisme, aux côté de l’Iran, de la Syrie et de la Corée du Nord. Le fondateur d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, avait notamment vécu au Soudan entre 1992 et 1996. Aucune information officielle n’a pour l’heure filtré de cette audience. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil militaire de transition qui a succédé à Omar el-Béchir, avait indiqué récemment qu’une délégation soudanaise allait se rendre prochainement à Washington pour discuter d’un retrait du Soudan de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme.
Des discussions qui risquent d’être ardues, d’autant que les États-Unis disent soutenir «la demande légitime» d’un gouvernement dirigé par des civils réclamé par le mouvement de contestation au Soudan.