La province d’Idlib, dernier grand bastion contrôlé par les djihadistes dans le nord de la Syrie, était la cible hier mardi, d’attaques nourries de l’armée syrienne et de ses alliés russes, obligeant des dizaines de milliers de civils à fuir la région.
Le pilonnage de la région par Damas et son allié russe a commencé en février avant de gagner en intensité ces derniers jours. Selon l’Union des Organisations de secours et soins médicaux (UOSSM), une dizaine de structures de santé ont été détruites depuis fin avril dans la région d’Idleb et une centaine de civils y ont été tués.
Les combats ont fait rage toute la nuit de lundi à mardi jusqu’à ce que les forces du régime de Damas prennent mardi le contrôle d’une colline. Selon un bilan fourni par l’OSDH, au moins vingt-neuf djihadistes ont été tués, dont des membres de HTS et du parti islamique du Tukrkestan, de même que vingt-quatre combattants pro-régime, et plusieurs milliers de personnes ont été contraints à l’exil.
Des dizaines de véhicules et de camionnettes, transportant femmes et enfants coincés entre les matelas et les piles d’effets personnels emportés à la hâte, ont encore fui le sud d’Idlib mardi en direction de secteurs plus au nord, relativement épargnés.
Selon les Nations unies, ce sont plus de 152 000 personnes qui ont été déplacés depuis une semaine dans la région d’Idlib et d’Alep, suite à cette recrudescence des hostilités qui fragilisent également l’accord de cessez-le-feu.
En effet, ces combats sont parmi les plus meurtriers depuis que Moscou, allié du régime, et Ankara, parrain de certains groupes rebelles ont dévoilé en 2018, un accord instituant une «zone démilitarisée», qui devait séparer les territoires insurgés des zones gouvernementales et garantir un arrêt des hostilités.
L’initiative avait permis d’éviter une offensive d’envergure du régime syrien, une hypothèse qui semble désormais être de nouveau d’actualité.