Antananarivo – Une épidémie de peste qui sévit depuis des mois dans la grande île de Madagascar suscite la panique et une grande inquiétude chez les autorités sanitaires du pays.
La confusion règne toujours dans la capitale malgache, Antananarivo où les autorités sanitaires et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont à pied d’œuvre pour stopper la propagation de cette épidémie qui touche principalement les populations des campagnes environnantes.
Lundi soir, le ministère de la Santé a annoncé un nouveau bilan de 138 cas suspects de peste recensés depuis janvier dernier, dont 47 mortels. Un bilan qui pourrait s’alourdir à cause de la recrudescence saisonnière observée chaque année entre octobre et mars. Selon le dernier décompte officiel, la peste a tué depuis aout dernier quelque 40 personnes dont deux à Antananarivo.
Dans un communiqué publié le 21 novembre dernier, l’OMS a indiqué avoir été interpellée par les autorités sanitaires malgaches qui demandent de l’aide face au développement important de la maladie notamment dans la capitale.
L’OMS craint un risque rapide de propagation de l’épidémie en raison de la forte densité de la population dans la capitale et des faibles structures sanitaires du pays.
Selon certains spécialistes, la difficulté de maitrise de l’épidémie réside essentiellement dans le mode de propagation de la maladie. La peste se transmet en effet directement des rats et des animaux de campagne aux hommes par l’intermédiaire de parasites et de mouches infectés.
Afin d’éradiquer ces insectes à l’origine de l’épidémie, les autorités sanitaires avaient utilisé le Deltamethrine, un insecticide particulièrement puissant. Or les parasites et mouches véhiculant le virus de la peste semblent résister à ce traitement de choc, ce qui rend la situation d’autant plus compliquée.
En l’absence de moyens de lutte appropriés, la peste promet de faire encore plus de victimes humaines durant les prochaines semaines.
Madagascar est l’un des pays les plus touchés, où l’on signale chaque année 200 à 300 cas d’infection par an. Le premier responsable de cette épidémie est le rat noir, originaire d’Inde.
Néanmoins, pour l’instant, l’OMS, n’a recommandé aucune restriction aux voyages et au commerce sur la grande île. Elle a toutefois demandé aux autorités locales de mettre en place des indicateurs de risque pour les zones urbaines telles qu’Antananarivo.