Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a menacé de suspendre les activités d’une quarantaine de multinationales en Libye, une manière de mettre la pression sur les Européens alors que le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj cherche du soutien face au maréchal Khalifa Haftar.
Cette éventualité a été annoncée en toute discrétion jeudi, au lendemain de la rencontre à Paris, du chef du GNA avec le président français Emmanuel Macron. Le géant pétrolier français Total fait partie de la quarantaine d’entreprises étrangères dont les activités pourraient être suspendues en Libye.
Plus précisément, les autorités libyennes ont accordé un délai de trois mois à ces multinationales pour rediscuter leurs droits d’exploitation, sans quoi leurs activités seront suspendues.
Total est l’un des principaux majors pétroliers présents sur le sol libyen. Sa production correspond à plus d’un million de barils par jour. En outre, c’est le seul des 40 groupes concernés à y avoir signé des contrats importants.
L’industriel allemand Siemens et le géant des télécoms Alcatel-Lucent, succursale du finlandais Nokia, sont également visés par le décret du gouvernement libyen.
Le GNA reproche aux autorités françaises d’apporter leur soutien au maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen. Paris justifie cet appui par la nécessité de combattre le terrorisme, alors que les autorités libyennes accusent l’homme fort de l’est libyen de fomenter un putsch contre le pouvoir à Tripoli.
Les troupes du maréchal Haftar ont lancé le 4 avril dernier, une grande offensive en direction de la capitale libyenne, Tripoli.