Le président de l’Angola, João Lourenço a demis de ses fonctions, mercredi 8 mai, le PDG de la puissante compagnie pétrolière nationale (la Sonangol), Carlos Saturnino, après plusieurs jours d’une grave pénurie de carburant qui a paralysé le pays.
Une partie du personnel de la direction de la compagnie a été également licenciée.
Mais, le décret du président, intervenu à la suite d’une réunion au palais présidentiel sur la pénurie de carburant, ne précise pas les raisons de ce limogeage. Sauf qu’il est reproché un manque de «dialogue avec l’Etat», dans un contexte où l’Angola est confrontée à une importante pénurie d’essence, provoquant des coupures d’électricité dans plusieurs provinces et faisant grimper les prix des carburants à la pompe. Au niveau de certaines stations-service de la capitale Luanda, les tarifs auraient même quadruplé.
En dépit du fait qu’il soit deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, l’Angola continue d’importer une bonne partie de ses produits raffinés pour faire face aux besoins du marché local.
La Sonangol a expliqué la pénurie d’essence par le manque de liquidités en dollars nécessaires au règlement des importations de carburants, indexant la responsabilité du ministère des Finances et de la Banque centrale.
Carlos Saturnino qui était pourtant considéré comme le sauveur de la Sonangol (car nommé par Lourenço pour réformer la société), a été remplacé par Gaspar Martins, selon le décret présidentiel.
Ce nouveau patron qui siégeait déjà au conseil d’administration de la compagnie serait proche de l’ancienne PDG, Isabel Dos Santos, limogée également par Lourenço, en 2017, après son accession au pourvoir.
Selon la presse locale, le chef de l’Etat a créé la surprise en annonçant la destitution de Carlos Saturnino.