Les conditions de détention sont «effroyables» dans les prisons du Congo-Brazzaville où la répression se déroule «à huis-clos», a dénoncé jeudi l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) dans un rapport qui fait état de la mort d’une trentaine de détenus entre 2017 et 2018.
Selon le rapport d’une centaine de pages, « ces conditions sont difficiles et assimilables à des maltraitances ». « Il y a des décès en prison. Nous en avons enregistré une trentaine entre 2017 et 2018 », a indiqué Trésor Nzila, directeur exécutif de l’OCDH.
«L’exemple le plus récent, c’est la prison d’Ouesso (au nord) où nous avons enregistré 9 décès. Leur mort serait due à la malnutrition selon les responsables pénitentiaires», a déploré Nzila.
«Quand les gens meurent de malnutrition en prison, (c’est) une illustration parfaite de la torture», a-t-il poursuivi.
En mars dernier, la justice congolaise a jugé coupables et condamné à des peines de prison six policiers poursuivis après la mort de 13 jeunes dans un commissariat de Brazzaville en juillet 2018 dans des conditions qui avaient scandalisé la société civile.
Les 13 jeunes victimes avaient trouvé la mort, dans la nuit du 22 au 23 juillet 2018, dans le commissariat de Chacona (quartier de Mpila). Dans un rapport publié en septembre, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) affirmait que « ces jeunes avaient été torturés et exécutés » au commissariat de police.
Ils y avaient été placés en garde à vue après leur interpellation lors d’une opération de la police dans un quartier de Brazzaville pour « traquer des délinquants », avait à l’époque reconnu le gouvernement, tandis qu’une ONG avait évoqué des « corps baignant dans le sang ».
Les policiers étaient jugés depuis octobre pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger » dans cette affaire où l’État congolais comparaissait comme « civilement responsable ».