Des hommes armés ont attaqué hier dimanche une église catholique à Dablo, dans la province du Sanmatenga au centre nord du Burkina Faso, tuant six personnes, dont le prêtre.
Vers 09h00, alors que les fidèles chrétiens étaient à l’intérieur de l’église et que la messe venait juste de commencer, des hommes armés, dont le nombre a été estimé entre vingt et trente, sont arrivés à motos. Il s’agit de la première attaque armée contre une église catholique dans le pays.
Les assaillants ont fermé les portes de l’église, demandé à en voir les responsables, ont ainsi fait coucher le prêtre et cinq autres fidèles avant de tirer sur eux. Avant de partir ils ont mis le feu à l’église, ont incendié sur leur chemin un maquis (petit restaurant ou bar) et un véhicule au centre de santé de la commune de Dablo, dont le dépôt pharmaceutique a été également saccagé.
L’alerte a été donnée vers 10h00 et des renforts déployés à partir de Barsalogho, une commune située à 45 kilomètres au sud de Dablo. Le maire évoque un véritable climat de panique et plaide pour que les renforts restent le plus longtemps possible, sur les lieux, pour rassurer une population sous le choc, qui vient de vivre sa première attaque terroriste.
Cette attaque est la deuxième du genre depuis mars dernier. A la fin de ce mois, six personnes avaient été tuées lors de l’attaque de l’église protestante de Silgadji, dans le nord du Burkina Faso. L’Eglise catholique a préféré ne pas faire de commentaire sur cette attaque pour éviter tout amalgame ou confusion qui pourrait raviver des tensions.
Car l’attaque n’a pas été revendiquée et les spéculations vont bon train sur ses auteurs probables. Après les attaques contre les chefs coutumiers et des responsables communautaires, les groupes armés prennent désormais pour cible les temples et les églises dans l’objectif, selon le gouvernement, de mettre à mal la cohésion sociale.
Les attaques terroristes se sont étendues du nord du pays vers les autres régions du centre et du sud, notamment la capitale Ouagadougou. Depuis 2015, elles ont fait près de 400 victimes, dont des responsables religieux et des prélats chrétiens et musulmans.