Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a annoncé ce dimanche 12 mai que la Tunisie et l’Union Européenne (UE) ne sont pas parvenues à accorder leurs violons en vue de l’élaboration d’un calendrier pour la mise en œuvre de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA).
S’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’agriculture et de la pêche, Chahed a bien signifié qu’«aucun accord ne peut être signé avec l’Union européenne s’il va induire une perte pour le côté tunisien».
Pour lui, l’ALECA devait tenir compte de l’écart de développement entre les deux partenaires et prévoir un ensemble de mesures d’accompagnement en faveur des agriculteurs tunisiens, sans sacrifier le principe de profit pour chaque partie. Il faudra «développer l’agriculture (tunisienne) pour qu’elle atteigne un niveau lui permettant de faire face à la concurrence», a-t-il précisé.
Pour sa part, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) s’est carrément prononcée contre la signature de cet accord, du moins dans sa version actuelle. Ce syndicat estime que la réhabilitation du secteur agricole constitue une priorité nationale qui ne doit en aucun cas être associée au dossier du partenariat avec l’Union Européenne.
Des réserves sont également émises au niveau des organisations non-gouvernementales ou des observateurs nationaux. Parmi les craintes soulevées figurent le risque d’aggravation du déficit commercial du pays, un important manque à gagner fiscal, ou encore une concurrence déloyale.
Les négociations entre la Tunisie et l’Union européenne pour l’ALECA, entamées depuis 2015, sont en principe dans la phase terminale, puisque la signature a été annoncée pour la fin 2019. L’ALECA devrait renforcer l’accord d’association qui est en vigueur.