L’ancien président du Soudan, Omar el-Béchir, arrêté par l’armée en avril, a été mis en cause, ce lundi 13 mai, dans la mort de plusieurs manifestants tués au cours des marches de protestation à l’encontre de son régime.
« Omar el-Béchir et d’autres (personnalités) ont été inculpés pour incitation et participation au meurtre de manifestants », indique un communiqué du Procureur général soudanais. Cette inculpation fait suite à une plainte déposée pour la mort d’un médecin durant des protestations à Burri, un quartier de Khartoum la capitale, précise le texte.
Le Procureur général a recommandé l’« accélération des enquêtes sur les meurtres d’autres manifestants ». Ils seraient des dizaines d’individus ayant succombé aux tirs des forces de sécurité, depuis le début des manifestations antigouvernementales le 19 décembre, provoquées par l’augmentation du prix du pain par les autorités.
Agé de 75 ans, el-Bechir a régné d’une main de fer sur le Soudan pendant 30 ans, avant d’être destitué le 11 avril par l’armée, poussée par le mouvement de contestation inédit.
Le Conseil militaire de transition (CMT) qui dirige désormais le pays est toujours pressé par la coalition de partis d’opposition pour transférer le pouvoir aux civils. Les négociations entre les deux parties, pour mettre en place un gouvernement de transition chargé de conduire le pays à de nouvelles élections, traînent toujours les pieds. La composition de ce gouvernement est un des points qui divise jusqu’à présent.
Ce lundi, les généraux de l’armée et les leaders de la contestation seraient parvenus à un accord. « Au cours de la réunion d’aujourd’hui [lundi], nous nous sommes mis d’accord sur la structure d’un Conseil souverain qui inclura des représentants des militaires et des civils », a déclaré le général Taha Osman.
« Nous nous sommes entendus sur la formation des entités de la transition aux niveaux souverain, exécutif et législatif », a-t-il ajouté, précisant que les discussions se poursuivront concernant les pourcentages de représentation (au sein de ces organes) et de la durée de la transition.
Rappelons qu’Omar el-Béchir fait également l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), pour des accusations de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans le cadre du conflit au Darfour (ouest du Soudan).