Deux organisations de défense de la liberté des journalistes ont appelé lundi, le nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi à dépénaliser les délits de presse.
Tshisekedi doit «réformer le cadre légal répressif sans délai en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir», estiment Reporters sans frontières (RSF) et son organisation partenaire journaliste en danger (JED).
Les deux organisations ont aussi appelé le président congolais à «mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes en relançant les enquêtes sur les journalistes assassinés au cours des deux dernières décennies».
Le 3 mai, JED a affirmé avoir recensé au moins 14 meurtres de journalistes sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019). A cette date, l’ONG a aussi recensé «quinze radios (qui) ont été fermées, officiellement pour des raisons fiscales», à Kananga dans la province du Kasaï-Central.
RSF et JED estiment que seuls les médias les plus critiques à l’égard du nouveau gouverneur de province ont fait l’objet de cette décision sans que les propositions d’échelonnement du règlement des arriérés par les directeurs des stations ne soient prises en compte.
Par ailleurs, le responsable d’une télévision congolaise proche de l’ancien président Joseph Kabila a accusé fin mai à Kinshasa, les nouvelles autorités de la RDC de censure, après la coupure du signal local de sa chaîne TV «Télé 50».
Kasamba a par ailleurs affirmé avoir été «convoqué par les services des renseignements pour lui dire: ne faites pas ça, ne diffusez plus ça». «J’en appelle aux défenseurs de la liberté de la presse pour que Télé 50 soit rétablie dans ses droits, sans plus attendre», avait-t-il ajouté.
La RDC occupe la 154è place sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.