Quatre catholiques ont été tués lundi lors d’une procession religieuse en honneur à la vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du Burkina Faso, au lendemain de l’attaque d’une église, attribuée à des djihadistes, ayant fait six morts dont un prêtre.
«Hier (lundi) dans l’archidiocèse de Ouahigouya (grande ville du Nord), des individus ont attaqué des catholiques, faisant quatre victimes », a déclaré mardi Mgr Paul Ouédraogo, président de la conférence épiscopale Burkina Faso-Niger lors de l’assemblée plénière de la conférence épiscopale d’Afrique de l’Ouest réunissant une centaine d’évêques de 16 pays à Ouagadougou.
Lundi, « la statue de la Vierge avait été sortie pour faire le tour de la paroisse (…) A l’entrée du village de Singa un groupe de terroristes a intercepté le cortège. Ils ont tué 4 fidèles et brûlé la statue », a aussi déclaré un responsable de la communication de la cathédrale de Ouagadougou.
Selon l’Agence nationale de presse burkinabè, les assaillants ont stoppé la procession. « Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge », a raconté un habitant cité par l’AIB.
Dimanche, six personnes, dont le prêtre célébrant la messe, avaient été tuées lors d’une attaque, attribuée à des djihadistes par les autorités, contre une église catholique à Dablo, commune de la province du Sanmatenga, également dans le nord du Burkina Faso.
Fin avril dernier, six autres personnes dont un pasteur, avaient été tuées dans l’attaque d’une église protestante à Silgadji, toujours dans le nord. Il s’agissait de la première attaque djihadiste d’une église au Burkina depuis 2015.
Dimanche, le gouvernement avait dans un communiqué « observé qu’après avoir échoué à opposer les communautés par des assassinats ciblés de chefs coutumiers et de leaders communautaires, les groupes terroristes s’attaquent maintenant à la religion dans le funeste dessein de nous diviser ».
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes. Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le Nord.
Le G5 Sahel, dont fait partie le Burkina aux côtés du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques récurrentes des jihadistes et d’autres groupes armés qui s’activent dans la bande du Sahel.