Le Bénin va inaugurer sa nouvelle législature ce jeudi 16 mai au grand dam de l’opposition. Les députés issus du scrutin du 28 avril dernier, ont commencé à remplir les formalités d’usage au Palais des gouverneurs de Porto-Novo la capitale pour pouvoir siéger au parlement.
Le président Patrice Talon compte aller jusqu’au bout en installant officiellement les nouveaux députés de la huitième législature dans leur mandat, les différentes interpellations lancées à son égard suite aux violences ayant suivi les élections législatives, auxquelles l’opposition n’a pas pris part, n’ont pas réussi à freiner son élan.
L’ex-président Thomas Boni Yayi est de ceux qui avaient demandé au chef de l’Etat d’annuler le vote. Il avait auparavant demandé aux Béninois de boycotter ce scrutin qu’il avait qualifié de «coup d’Etat électoral». Mais, en réponse à ce coup de force, c’est sa maison qui est, depuis quelques jours, sous surveillance des forces de sécurité.
La particularité des législatives du mois dernier est l’absence des candidats de l’opposition. Leurs dossiers de candidature avaient été invalidés par la Commission électorale nationale autonome (Céna) pour n’avoir pas rempli les conditions requises par le nouveau code électoral. Seuls les candidats de deux formations politiques qui soutiennent le président Talon étaient en lice.
Pour les quatre prochaines années, la nouvelle Assemblée nationale ne sera ainsi constituée que de deux partis affiliés à la mouvance présidentielle, notamment le Bloc républicain et l’Union progressiste ; une première dans l’histoire moderne de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
D’aucuns se questionnent sur les mesures éventuelles prévues par l’opposition pour empêcher la cérémonie de jeudi, d’autant que Boni Yayi, porte-parole de l’opposition, a été carrément réduit au silence. Les Béninois redoutent des violences et sont inquiets, selon la presse locale.
Qu’à cela ne tienne, les autorités ont pris les mesures nécessaires pour assurer l’ordre. Un grand nombre de militaires «spécialisés» a été déployé autour du siège de l’Assemblée nationale. Le chef de l’Etat s’adressera à la nation après la cérémonie d’installation des députés.