La récente annonce du financement par la Banque africaine de développement (BAD) des travaux de construction du pont route-rail entre Brazzaville-Kinshasa, n’a pas trouvé bon écho auprès des notables de la province du Kongo-Central, à l’extrême sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), qui sont farouchement opposé au projet.
Ces notables militent plutôt pour des projets internes qui seraient économiquement plus bénéfiques pour la province en particulier et pour le pays en général, à en croire leur porte-parole, Venant Wabelo.
« La plupart des conteneurs qui descendent là-bas (à Pointe-Noire en République du Congo, ndlr) sont destinés à venir en RDC. Ces gens qui ne veulent pas de notre République, créent une situation pour nous affaiblir et le gouvernement central qui accepte tout ça puise son fonctionnement où ? N’est-ce pas au Kongo-Central ? Où est-ce qu’on a mis le projet de construction du port en eaux profondes à Banana ?», s’est-il interrogé mercredi.
Tout en interpellant le nouveau président Félix Tshisekedi à donner priorité aux projets nationaux, ce le porte-parole Wabelo a prévenu que des actions pourraient être entreprises pour empêcher la construction du pont.
« Ceux qui tiennent à la construction du pont entre Kinshasa et Brazzaville doivent d’abord commencer par réaliser le port de Banana», a-t-il martelé, ajoutant que «dans le cas contraire, plusieurs actions seront menées pour contrer l’exécution de ce projet».
Wabelo va même jusqu’à bondir la sécession au cas où leurs doléances ne sont pas prises en compte par les autorités de Kinshasa. «Si ça continue, on risque de solliciter l’indépendance du Kongo-Central».
Pourtant les défenseurs du pont route-rail entre les deux capitales les plus proches au monde (Brazzaville et Kinshasa) estiment que ce projet est un facteur de développement économique incontestable.
Les travaux de ce pont qui seront lancés en août 2020, sur le fleuve Congo, coûteront en tout 550 millions de dollars, dont 210 millions seront déboursé sous forme de prêt par la BAD.