La Minusma, la Mission des Nations unies au Mali, a subi deux attaques dans le nord du Mali ce weekend, attaques qui se sont soldées par la mort d’un Casque bleu et plusieurs autres blessés.
Tout d’abord, des hommes armés ont braqué deux Casques bleus nigérians qui étaient en train de conduire en plein centre-ville de Tombouctou samedi. L’un d’entre eux a été tué pendant qu’il prenait la fuite et l’autre blessé. Ensuite, la même journée, un peu plus au nord à Tessalit, dans la région de Kidal, un blindé de la Minusma a sauté sur un engin explosif improvisé. Trois Casques bleus tchadiens ont été grièvement blessés.
Si la première attaque pourrait bien n’être qu’un simple braquage, la Minusma n’exclut pas un acte potentiellement terroriste. Le vol de véhicule est devenu un mode opératoire à part entière pour les djihadistes dans la région.
Les véhicules de la Minusma leur permettent en effet de s’approcher plus près des checkpoints ou des installations sensibles avant de se faire repérer. Plusieurs attaques suicides ont déjà été conduites avec des voitures volées ou bien maquillées aux couleurs des forces armées maliennes ou des Nations unies.
Dans un communiqué à New York, le patron de l’ONU, Antonio Guetrres a condamné ces attaques, rappelant qu’elles «peuvent constituer des crimes de guerre». Il a appelé les autorités maliennes à agir rapidement pour identifier les auteurs de ces attaques et les traduire en justice.
Les attaques de ce week-end ne font que conforter le statut de la Minusma comme mission la plus meurtrière des Nations unies, avec au moins 190 Casques bleus tués depuis son déploiement en 2013, dont plus de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans.