Au moins 35 personnes sont mortes depuis jeudi au cours de plusieurs affrontements distincts, dans l’est du Tchad, en lien avec le conflit qui oppose agriculteurs et éleveurs ces dernières années.
Dans la province de Sila, 23 personnes ont été tuées et trois villages ont été incendiés, entre dimanche et lundi matin, a indiqué à le gouverneur par intérim de la province, Oumar Sanda Makache III.
« La situation est à présent sous contrôle », a-t-il affirmé, précisant que des forces de sécurité avaient été déployées dans la zone.
Selon une source locale, ces violences se sont déclenchées à la suite d’une attaque perpétrée jeudi dans la province voisine du Ouaddaï.
Douze personnes sont mortes après l’intrusion dans un village de plusieurs hommes lourdement armés, selon le procureur de la province, Hassan Djamouss Hachimi.
A la suite de cette attaque, « nous avons procédé à l’arrestation de trente personnes » a indiqué le ministre de la Sécurité publique, Mahamat Abali Salah, qui s’était rendu sur place samedi, et plusieurs armes de guerre ont été saisies, a indiqué dimanche la radio nationale tchadienne.
Depuis plusieurs dizaines d’années, l’Est tchadien, zone de transhumance et région stratégique à la frontière avec le Soudan, est en proie à des conflits entre différentes communautés: d’un côté, les autochtones ouaddaïens, agriculteurs, et de l’autre, des tribus arabes, éleveurs.
Des affrontements meurtriers s’étaient déjà produits en novembre 2018, quand une dizaine de personnes avaient été tuées à une soixantaine de km d’Abéché, la capitale du Ouaddaï.
Mi-février, le président tchadien Idriss Déby Itno, en déplacement dans la province, avait dénoncé « un grave problème » intercommunautaire dans cette zone sahélienne où beaucoup d’habitants sont armés.
Une situation conflictuelle entre éleveurs et agriculteurs qui se retrouve dans plusieurs autres pays africains, notamment le Nigeria.