Dix-huit personnes ont été interpellées à la suite des affrontements intercommunautaires qui ont fait 11 morts la semaine dernière à Béoumi, au centre de la Côte d’Ivoire, a annoncé jeudi le procureur de la République de Bouaké, Braman Koné.
«A ce jour, 18 personnes, des deux camps, ont été interpellées » dans le cadre de l’enquête confiée à la section de recherche de la brigade de gendarmerie de Bouaké, a déclaré le procureur lors d’une conférence de presse.
Une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé est à l’origine de ces violences qui ont dégénéré en bataille rangée dans la ville de Béoumi, faisant 11 morts, 108 blessés et 300 déplacés selon le dernier bilan officiel.
«Il y a eu une bagarre entre deux frères, un Malinké (Dioula) transporteur et un Baoulé, moto-taxi. Cette altercation a laissé croire que le Baoulé était mort et c’est ce qui a fait que les choses ont dégénéré », a confirmé le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Tiemoko Touré, député élu de la circonscription, qui s’était rendu sur place.
Le procureur a indiqué que les deux chauffeurs «se sont mis à l’abri, mais ils seront interpellés tôt ou tard», assurant que le parquet de Bouaké n’hésiterait pas «un seul instant à arrêter toute personne qu’elle soit homme politique, chef religieux ou traditionnel qui incite une ethnie à attaquer une autre par des propos haineux».
Le bilan actualisé par le préfet de département Mel Djedj fait état de 10 morts, 104 blessés et plus de 500 personnes victimes de dégâts matériels. De nombreux magasins et maisons ainsi que des voitures et des motos ont été pillés ou brûlés.
Les affrontements intercommunautaires, parfois meurtriers, sont fréquents en Côte d’Ivoire, pays de 25 millions d’habitants qui compte plusieurs dizaines de peuples et une importante communauté étrangère.