Les Bamakois résistent à l’installation provisoire du Quartier général (QG) de la Force conjointe militaire du G5 Sahel dans un quartier résidentiel de la capitale malienne.
Le commandement de la Force avait décidé de déplacer ce QG, établi depuis son lancement en 2017 à Sévaré (centre du pays), suite à l’attaque terroriste de juin 2018 qui l’avait complètement dévasté.
A l’initiative de plusieurs associations de la société civile, qui estiment que le siège de la Force doit se trouver sur le terrain des opérations et non dans une zone résidentielle où il représente un danger pour les populations, des citoyens ont entamé un mouvement de protestation à Bamako.
Des manifestants ont envahi les 22 et 23 mai la place qui devrait abriter le nouveau siège de la Force antiterroriste, devant le mess des officiers à Badalabougou.
Le secrétariat permanent du G5 Sahel basé à Nouakchott (Mauritanie) et les autorités maliennes n’auraient pas encore réagi à cette résistance de la population.
La Mauritanie qui est actuellement aux commandes de l’Etat-major général du G5, serait à l’origine de cette décision controversée concernant le transfert du QG à Bamako. Les pays formant le G5 Sahel sont le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
La Force conjointe qui était présentée comme la solution pour neutraliser les groupes terroristes peine à accomplir sa mission et à s’affirmer. Le manque de moyens financiers et d’équipement est la principale raison qui retarde la mise en œuvre de ses actions sur le terrain.
Elle a ainsi du mal à gagner l’assentiment des populations qui assistent, désemparées, à la multiplication des attaques dans le pays. Pourtant, à ses débuts, la force matérialisait la présence sécuritaire tant attendue par les habitants des zones touchées par les violences terroristes.