Le Tribunal maritime international de Hambourg (Allemagne) a sommé samedi les autorités russes de libérer sans tarder les 24 marins ukrainiens et leurs navires capturés par la marine russe en mer d’Azov en novembre 2018.
Le Tribunal de Hambourg, qui veille à l’application de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, avait été saisi par Kiev en avril. La vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Olena Zerkal a salué ce jugement qu’elle a présenté comme un «signal clair à la Russie qu’elle ne peut pas violer le droit international en toute impunité».
De son côté, la partie russe récuse en bloc ce jugement et la compétence du tribunal de se prononcer sur un incident qu’elle juge de nature «militaire». Elle maintient que les marins ukrainiens doivent répondre de leurs actes devant un tribunal russe, puisque Moscou estime que c’est la loi russe concernant la navigation dans cette région qui n’a pas été respectée.
Cette position est largement défendue par la presse pro-gouvernementale russe qui rappelle que les marins ukrainiens et leurs navires ont bien franchi illégalement une frontière d’Etat dans la mer d’Azov (que Kiev ne reconnaît pas) et qu’ils n’ont pas répondu aux nombreuses sommations des autorités navales russes.
Les trois navires ukrainiens cherchaient à traverser le détroit international de Kertch, que la Russie s’est approprié depuis l’annexion de la Crimée en 2014.
La capture des marins et navires ukrainiens en novembre avait défrayé la chronique, constituant le premier heurt entre militaires russes et soldats ukrainiens en cinq ans de guerre. Le sort des 24 marins est devenu une véritable cause nationale en Ukraine.
Dans les faits, leur sort est entre les mains de la justice russe et il n’appartient qu’au président Vladimir Poutine d’exercer son droit de clémence après leur condamnation, pour éventuellement les libérer en signe de bonne volonté à l’égard du nouveau président ukrainien.