A l’occasion du 14ème sommet de la francophonie à Dakar, la France, par la voix de son président, François Hollande, s’évertue à donner des leçons de moralité et de bonne gouvernance aux chefs d’Etat africains tentés de s’accrocher au pouvoir.
Dans une interview accordé aux chaînes de télévision France 24 et TV5 Monde et à Radio France Internationale, le président François Hollande s’est prononcé sur les différents cas de figure de maintien au pouvoir que vivent actuellement de nombreux pays du continent noir.
Premièrement, pour les chefs d’Etat qui sont tentés de modifier les Constitutions, Hollande les prévient contre cette initiative égoïste. « On ne change pas l’ordre constitutionnel par intérêt personnel », a-t-il mis en garde. Et d’expliciter : «Quand un chef d’Etat reste plusieurs mandats de suite, et qu’à un moment il est fixé une limite d’âge ou il est fixé un nombre de mandats qui ne peut pas être dépassé, il ne peut pas en être décidé autrement».
Pour les pays exemptés de limitations constitutionnelles des mandats consécutifs, le président socialiste ne manque pas également de leçons à leur prodiguer. Il les invite en effet à organiser des élections libres, plurielles et démocratiques.
Dans tous les deux cas de figure, les événements qui se sont passés au Burkina Faso avec la chute inattendue du président Blaise Compaoré, constitue un précédent politique et constitutionnel fort de symboles aux yeux du président de l’Hexagone. Pour François Hollande, la destitution de Compaoré devrait servir de leçons à beaucoup d’autres chefs d’Etat et pas seulement en Afrique.
Tout en assurant que la France n’assume pas la tutelle des pays africains, le président français a néanmoins affirmé à la veille de son premier voyage officiel en Afrique, le rôle joué par son pays pour faciliter la démission de Compaoré. Actuellement en exil au Maroc, l’ancien président est sous la menace d’extradition vers son pays.