Au moins 107 personnes ont été arrêtées entre jeudi soir et vendredi matin dans plusieurs villes du pays en prélude à l’organisation de manifestations anti-gouvernementales géantes, à l’appel d’organisations salafistes.
Selon le ministère égyptien de l’intérieur, ces arrestations interviennent suite à l’appel à des « manifestations anarchiques et violentes» par des membres de la confrérie interdite des frères musulmans, organisation classée sur la liste des groupes «terroristes» par le gouvernement d’AbdalFattah Al Sissi.
Les dirigeants des frères musulmans ont quant à eux déclaré soutenir les appels à manifester des mouvements salafistes vendredi après la grande prière du vendredi, mais ont demandé à leurs partisans de le faire pacifiquement, comme ils l’affirment à l’occasion de chaque protestation.
Ces arrestations interviennent quelques jours seulement après la condamnation de 78 enfants mineurs âgés de 13 à 17 ans à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans pour avoir participé aux manifestations réclamant le retour du président islamiste déchu, Mohamed Morsi.
Depuis la chute du premier président égyptien démocratiquement élu, le nouveau pouvoir mène une répression implacable contre les partisans de l’ex-président Mohamed Morsi, et notamment sa confrérie, les frères musulmans. Les autorités du Caire sanctionnent également toute opposition laïque et libérale en interdisant leurs manifestations en lieux publics.
Depuis la destitution de Morsi en juillet 2013, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués dans des confrontations avec la police et l’armée, essentiellement au Caire et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés.
En réponse à cette fronde, des attentats sanglants sont régulièrement commis contre des agents d’autorités, notamment les policiers et militaires. Ces violences sont revendiquées notamment par des groupes d’insurgés islamistes qui assurent agir en représailles à la répression anti-islamiste.
L’une de ces organisations, Ansar Beït Al Maqdess, a récemment fait allégeance à l’organisation de l’Etat islamique qui contrôle actuellement une partie de la Syrie et de l’Irak.