L’agence de notation financière américaine, Standard & Poor’s, a attribué au Togo, en fin de semaine passée, ses premières notes de crédit souveraines à long et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale, soit les cotes « B/B », avec perspectives stables.
Pour leur première évaluation de l’économie togolaise, les analystes de l’agence ont tablé « sur le fait que la croissance économique va rester résiliente au cours des années à venir, grâce aux réformes économiques et à des investissements réalisés dans des infrastructures clés ».
« L’activité économique bénéficiera de la récente modernisation d’infrastructures clés, comme l’achèvement de vastes travaux au port de Lomé, qui est actuellement le seul port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest, et l’ouverture du nouveau terminal de l’aéroport Gnassingbé-Eyadema en 2016 », prévoit l’agence qui a salué le lancement du Plan de développement national (PND, 2018-2022).
Mais les analystes pointent aussi du doigt certains risques sociopolitiques. « Les risques politiques et sociaux à moyen et long terme sont importants à notre avis et pourraient décourager les investisseurs privés », ont-ils alerté, indexant « le faible revenu par habitant du Togo, ses besoins extérieurs et budgétaires importants et ses antécédents d’endettement en augmentation rapide ».
Pour eux, le Togo a encore des efforts à fournir dans certains secteurs, autre que l’agriculture dont il dépend considérablement, tels l’électricité et les télécommunications.
S&P s’est dit prêt à améliorer les notes en cas d’amélioration de la croissance économique. « Nous pourrions relever les notes si la croissance économique du Togo devenait nettement plus forte que prévu et si les déficits extérieurs et budgétaires et la dette publique nette en pourcentage du PIB diminuaient sensiblement », a assuré l’agence qui pourrait par contre dégrader les notes si les réformes économiques et fiscales ralentissaient.