Place Tahrir au Caire, épicentre de la révolte de 2011 qui avait mis fin aux 30 ans de règne de l’ancien président Hosni Moubarak, était à nouveau occupée en fin de semaine dernière suite à l’acquittement de Moubarak.
Cette fois-ci, c’est l’équipe gouvernante du général Abdel Fattah al-Sissi qui est mise à l’indexe. «Le peuple exige la chute du régime», criaient les milliers de manifestants, militants laïques et Frères musulmans, réunis ensemble sur Place Tahrir (Libération).
Les masses révoltées n’ont pas gobé l’acquittement de l’ex-président poursuivi en justice pour complicité de meurtre pour avoir ordonné à la police de réprimer le soulèvement populaire ayant fait 846 morts parmi les manifestants qui réclamaient sa démission.
«Le sang de nos frères n’a pas coulé en vain, l’assassin doit être puni», clamaient les occupants de la Place Tahrir. Mais la foule a été rapidement dispersée par la police qui a procédé à de nouvelles arrestations.
D’autres mouvements de protestation ont été également organisés dans certaines universités, où les étudiants scandaient le même slogan : «le peuple veut la chute du pouvoir ».
A l’opposé, la levée des charges qui pesaient sur l’ex-raïs, âgé de 86 ans, a fait la joie de ses partisans qui attendaient impatiemment le verdict devant le tribunal où sont également poursuivis ses deux fils pour dilapidation des deniers publics.
Pour assurer la sécurité de son procès, 5000 policiers ont été déployés aux alentours du tribunal installé dans une académie de police.
L’ex-président Moubarak a été acquitté ainsi que son ministre de l’Intérieur, Habib al-Adly et six anciens hauts responsables des services de sécurité, dans le procès de complicité de meurtre.
Moubarak était également poursuivi avant d’être acquitté, dans des affaires de corruption notamment la vente de gaz naturel égyptien à Israël à des prix inférieurs à ceux du marché.
Le Raïs n’est pas totalement libéré, puisqu’il continuera à purger dans l’hôpital militaire, une peine de trois ans à laquelle il a été déjà condamné pour corruption.
Au moment où, la situation devient de plus en plus explosive en Egypte, depuis la destitution en juillet 2013, du président islamiste élu, Mohamed Morsi, par l’armée, certains observateurs ont qualifié ces jugements de véritable mascarade.