Le président gabonais, Ali Bongo a exprimé sa volonté de mettre un terme à certains maux, dont la corruption et la mauvaise gouvernance, qui font obstacle aux efforts des autorités visant à développer le Gabon.
«Il est capital pour notre nation d’en finir avec la corruption qui gangrène nos institutions, la mauvaise gestion et la mauvaise gouvernance qui nous empêchent d’avancer et nous interdisent de récolter les fruits des efforts colossaux (…) fournis par l’Etat», a-t-il déclaré, samedi 8 juin, à l’occasion de la commémoration du décès de son père, le défunt président Omar Bongo, qui s’est éteint en juin 2009.
Le chef de l’Etat a adressé à la nation un discours enregistré de huit minutes diffusé par la télévision d’Etat. Il s’agit de sa première prise de parole publique depuis octobre 2018, date à laquelle il a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Il a annoncé, à cette occasion, la formation prochaine d’un nouveau gouvernement plus restreint, composé de femmes et d’hommes prêts à donner «la priorité à l’intérêt général» et «capables de faire preuve d’exemplarité».
Ce remaniement ministériel intervient quelques semaines après les soupçons de corruption qui ont conduit au limogeage de certains hauts fonctionnaires, dont notamment le vice-président et le ministre des Forêts, cités dans l’affaire du trafic de kevazingo, un bois précieux et interdit d’exportation.
« Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique », a insisté le président, ajoutant que « ceux qui se mettent en travers de cette voie sont prévenus : ils seront sèchement écartés ».
Si son allocution a été saluée par le parti au pouvoir, au sein de l’opposition, ce n’est pas le cas dans les rangs de l’opposition. Le leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité, Alexandre Barro Chambrier, a affirmé que « Ali Bongo nous a lu un discours complètement déconnecté de la réalité, et on a le sentiment qu’il découvre dix ans après l’exercice du pouvoir».
«Pour convaincre les Gabonais de sa capacité à continuer à diriger le pays, il aurait du organiser une conférence de presse avec les journalistes», a estimé Marc Ona, un représentant de la société civile.