La justice saoudienne pourrait prochainement condamner à mort le plus jeune prisonnier politique du pays, Murtaja Qureiris qui a été condamné à deux reprises à l’âge de 10 ans et de 13 ans, pour avoir pris part à des manifestations pour les droits humains alors qu’il était encore mineur.
Amnesty International craint que l’Arabie saoudite exécute le plus jeune prisonnier politique du pays et, fort probablement, du monde. En effet, Murtaja Qureiris, issu d’une famille chiite, a atteint la majorité (18 ans) vendredi dernier. En théorie, il est à présent possible de le condamner à la peine capitale, sanction requise à son encontre en août dernier.
Il lui est reproché d’avoir accompagné, en 2011, avec d’autres petits Saoudiens à bicyclette, une manifestation d’Arabes chiites et d’avoir assisté, alors qu’il avait 13 ans, aux obsèques de son frère Ali Qureiris, tué en 2011 au cours d’une manifestation lors de laquelle des cocktails Molotov avaient été lancés sur un poste de police. Son père est également en détention pour s’être opposé au pouvoir saoudien.
Murtaja Qureiris a été arrêté en 2014 alors que sa famille se rendait à Bahreïn. Agé de 13 ans à l’époque, il aurait été placé à l’isolement un mois durant dans un centre de détention pour mineurs de la ville de Damman, d’après Amnesty. Là, l’adolescent aurait été battu et subi de multiples tentatives d’intimidation.
D’après CNN, cet enfant a passé en tout quinze mois à l’isolement ces quatre dernières années, sans jamais disposer d’avocat avant sa première apparition devant un tribunal, spécialisé dans le terrorisme, en août dernier. Depuis, il attend la suite de son procès, alors que la peine capitale a été requise par les juges en charges de ce dossier, selon l’ONG de défense des droits de l’Homme.