Le Rwanda qui avait décidé de fermer sa frontière avec l’Ouganda, en février passé, a résolu de la rouvrir temporairement du 10 au 22 février, à la faveur des poids lourds qui n’étaient plus autorisés à traverser cette frontière.
Les autorités rwandaises ont expliqué que leur décision de suspendre la circulation des poids lourds, et non des voyageurs, entre les deux pays, devait permettre d’«accélérer les travaux de construction en cours à Gatuna et d’améliorer la fluidité des flux de marchandises et de services». Kigali a également précisé que la fermeture de la frontière n’était pas motivée par des «raisons commerciales».
La nouvelle mesure bien que temporaire, devrait être bien accueillie par les populations qui assistaient déjà à la flambée des prix. En effet, près de 70 % des produits importés par le Rwanda passent par l’Ouganda.
Si Kigali évoque des travaux de construction pour justifier ses décisions, l’on sait que le torchon brûle depuis des mois entre le président rwandais, Paul Kagame, et son homologue ougandais, Yoweri Museveni, qui se soupçonnent mutuellement des faits de déstabilisation en relation avec leurs opposants réciproques.
Depuis l’an dernier, les services ougandais arrêtent ou expulsent les personnes qu’ils considèrent comme travaillant pour Kigali. Le Rwanda dénonce, pour sa part, des contacts entre le parti d’opposition RNC, les rebelles hutus rwandais et le régime de Kampala.
En mars, le Rwanda a vivement conseillé à ses citoyens de ne pas se rendre en Ouganda, à la suite de présumés tortures, assassinats et détentions illégales répétés de citoyens rwandais, y compris d’hommes d’affaires vivant et travaillant en Ouganda.
Malgré l’ouverture provisoire de la frontière, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, a déclaré, lundi au Parlement, que «l’avis de voyage n’a pas changé. Il reste comme avant». En d’autres termes, le voyage vers l’Ouganda est toujours déconseillé.