Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) organise depuis lundi à Dakar une réunion régionale conjointe du secteur public-privé sur les questions émergentes du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (BC/FT).
En ouvrant les travaux, Daouda Sembène, Directeur du Secteur financier et de la compétitivité au ministère sénégalais des Finances et du Budget a plaidé pour l’implication du secteur privé dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (Lbc/Ft) afin de décloisonner l’action des autorités d’enquête et de poursuites.
« La conjonction des efforts des secteurs public et privé participe au décloisonnement de l’action des autorités d’enquête et de poursuites, longtemps et à tort, considérées comme les seules à devoir s’investir dans la lutte contre la criminalité financière sous toutes ses formes », a dit M. Sembène.
Selon M. Sembène, au regard des questions émergentes de la Lbc/Ft relatives à la digitalisation des finances et à la monnaie virtuelle, c’est désormais à la fois par obligation, par devoir et par nécessité de coopérer avec le secteur privé en se diversifiant aux plans national, communautaire et international.
«La participation des acteurs privés au dispositif anti-blanchiment se traduit généralement par une contrainte car, étant assujettis, ils sont placés en situation de devoir, à la fois, développer leur activité et répondre aux exigences de la loi pour participer pleinement à la prévention et à la détection des transactions financières susceptibles d’être liées au blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme» ,a-t-il souligné.
«Pour atteindre un niveau de performance remarquable, il faut un engagement pour la mise en œuvre des recommandations GAFI (Groupe d’action financière ou Financial Action Task Force) et une meilleure coordination de la lutte. Le secteur privé doit également être impliqué », a soutenu pour sa part Buno Nduka, Directeur des programmes et des projets du Giaba, sur le caractère transnational du crime organisé, du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.