De présumés membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont commis deux nouvelles attaques armées lundi, dans deux villes du nord-est du Nigeria, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés.
Lundi à l’aube, des assaillants armés ont lancé un assaut contre des positions des forces de sécurité à Damaturu, capitale de l’Etat de Yobe, où ils ont incendié un poste de la police et tiré des coups de feu en direction d’un appareil de l’armée de l’air qui survolait la zone.
L’attaque s’est produite au moment où des affrontements armés opposaient les forces de l’ordre aux djihadistes de Boko Haram. Selon des témoins, des hommes circulant à moto et dans un pick-up ont par ailleurs, pris pour cible, le bâtiment principal d’un campus universitaire de la ville.
Plus tard dans la journée, deux bombes artisanales ont explosé au Monday Market, un marché très fréquenté du centre-ville de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, faisant, selon une source hospitalière au moins cinq morts et une quarantaine de blessés plus ou moins graves. Ce marché avait déjà été pris pour cible deux femmes kamikazes la semaine dernière.
Ces attaques, dont le bilan officiel n’a pas encore rendu public, surviennent trois jours après le carnage commis vendredi dernier, dans la grande mosquée de Kano, la deuxième plus grande ville du pays, où un double attentat suicide suivi d’une fusillade, avaient fait une centaine de morts.
Les attaques quasi-quotidiennes de Boko Haram s’accentuent partout au Nigeria et ce à l’approche des élections de février 2015. Elles s’étendent même aux pays voisins, comme le Cameroun et le Niger, dont les zones frontalières sont la cible d’attaques et de prises d’otages par les éléments de Boko Haram qui les accusent d’être en connivence avec les autorités d’Abuja.
La principale organisation de musulmans du Nigeria, JNI, a dénoncé l’incapacité du gouvernement à protéger la population civile et appelé les fidèles à «prendre toutes les mesures défensives» nécessaires.
Les attaques de Boko Haram qui contrôle une vingtaine de localités au nord-est du Nigeria, ont fait depuis 2009, environ 13.000 mort et 1,5 millions de déplacés, sont devenues quasi-quotidiennes ces derniers mois.