Le gouvernement gambien a annoncé, jeudi, la saisie de tous les biens (mobiliers, immobiliers et comptes bancaires) de l’ex-chef d’Etat Yahya Jammeh.
L’annonce fait suite au rapport d’une commission d’enquête spéciale sur les crimes économiques commis dans le pays durant le règne de Jammeh.
Le document qui a été remis au président Adama Barrow, recommande cette saisie des biens appartenant à l’ex-homme fort de la Gambie et à un de ses proches, l’homme d’affaires libanais Mouhamed Bazzi.
Dans un rapport précédent de 1600 pages, remis également au chef de l’Etat en mars dernier, la commission d’enquête avait estimé à près de 360 millions de dollars les fonds détournés par l’ancien président.
Les biens évalués (comptes bancaires, voitures de luxe, propriétés foncières dont la villa de Kanilai estimée par la commission à 28,25 millions de dollars…) ne concernaient que ceux découverts en Gambie. L’enquête s’était basée sur plus de 250 témoignages.
Certains observateurs estiment que l’Etat gambien ne pourra pas mettre la main sur toute la fortune de Jammeh accumulée pendant ses 22 ans de règne, dans la mesure où, en quittant son pays, il avait emporté quantité d’objets (voitures de luxe, objets de valeur) et beaucoup d’argent.
En mars, le Projet de signalement du crime organisé et de la corruption avait accusé Yahya Jammeh d’avoir volé près d’un milliard de dollars américains avant son départ du pays.
Le chef du parti de l’ancien président, Fabakary Tombong Jatta, a estimé que l’annonce de la saisie définitive des biens de leur leader en exil est une mise en scène.
Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir le 22 juillet 1994, à l’issue d’un coup d’Etat militaire, s’était exilé en Guinée Equatoriale, après avoir perdu la présidentielle de 2017.