Le premier parlement tunisien post-révolution a tenu mardi, sa première séance consacré à l’élection de son président en prélude au second tour de l’élection présidentielle.
Les 217 membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) élus le 26 octobre dernier, se sont réunis dans la matinée pour élire un candidat à la présidence de l’Assemblée. Faute d’un accord entre les principaux groupes parlementaires, les représentants du peuple ont finalement décidé d’ajourner cette première séance à jeudi prochain, une décision qui en a choqué plus d’un.
En effet selon plusieurs députés, la suspension de la première séance est un artifice juridique contraire à la Constitution. Cette dernière prévoit notamment l’élection du président du parlement comme première mission dévolue à l’ARP.
D’autre part, le président tunisien, Moncef Marzouki également candidat aux élections présidentielles n’a pas assisté à cette séance inaugurale, car il n’avait pas reçu d’invitation officielle, a déclaré son directeur de campagne Adnène Mancer.
«Le président de la république n’a pas été invité à la séance inaugurale du Parlement élu et selon la loi relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics, qui est encore en vigueur, le président de la république ne peut pas aller à l’Assemblée sans invitation », a-t-il commenté.
Malgré toutes ces complications, la première réunion du nouveau parlement a été forte en émotions.
Béji Caïd Essebsi, le chef de Nidaa Tounès, parti gagnant des législatives de 2014, a qualifié l’événement de « journée formidable ». Quant au dirigeant du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, il a affirmé que c’était « un autre jour victorieux pour la démocratie ».
Après une transition chaotique de près de quatre ans marquée notamment par des crises politiques à répétition et les agissements d’une mouvance islamiste armée, la Tunisie a finalement réussi à s’organiser politiquement et à mettre en œuvre les réformes adéquates pour dépasser cette phase sur la voie de la démocratie et la mise en place des nouvelles institutions devant diriger le pays.