L’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, issu de la confrérie égyptienne des Frères Musulmans et qui a passé près de six ans en prison, est mort lundi 17 juin, lors d’une audition devant un tribunal du Caire.
Selon le parquet, le tribunal a accordé à Morsi «le droit de parler pendant cinq minutes (…) Il est tombé sur le sol dans la cage des accusés (…) et a été immédiatement transporté à l’hôpital» où il rendu l’âme. L’autopsie n’aurait rien révélé d’anormal.
Mais sa mort, à l’âge de 67 ans, a soulevé de sérieuses et diverses interrogations. Sa formation politique, le Parti de la liberté et de la justice, a évoqué, dans un communiqué, un «assassinat», tout en dénonçant de mauvaises conditions de détention du défunt, dont «le but était de le tuer à petit feu».
L’ONG Amnesty International a demandé aux autorités égyptiennes une «enquête immédiate» sur les circonstances de sa mort qualifiée de «profondément choquante».
Human Rights Watch a dénoncé, par la voix de sa directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, «l’échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats».
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, un allié de Morsi, a accusé «les tyrans» l’ayant conduit vers la mort, lors d’un discours télévisé à Istanbul. «A nos yeux, Morsi est un martyr qui a perdu la vie pour une cause en laquelle il croyait», a souligné Erdogan.
En Palestine, le mouvement islamiste Hamas a déclaré être en deuil pour celui qui a mené une «longue lutte au service de l’Egypte, de son peuple et surtout de la cause palestinienne».
L’ancien chef d’Etat égyptien a été enterré ce mardi. Son destituteur, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, a mené une répression sévère contre les Frères musulmans dont plusieurs membres ont été également emprisonnés ou exécutés.