Alors que l’Iran annonçait qu’il franchirait bientôt une limite d’uranium enrichi prévue par l’accord international sur son programme nucléaire, les Etats-Unis annonçaient un renforcement de leur dispositif militaire au Moyen-Orient.
Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a déclaré que l’Iran dépasserait le 27 juin prochain, la barre des 300 kilogrammes de réserves d’uranium enrichi, ce qui est la quantité maximale prévue par l’accord international signé en 2015 à Vienne. Cette annonce de la République islamique, étranglée par les sanctions économiques américaines, peut être interprétée comme un moyen pour faire monter la pression sur les Occidentaux.
L’accord de Vienne devait limiter drastiquement le programme nucléaire de Téhéran en échange d’une levée des sanctions économiques internationales. Mais avec son retrait unilatéral en mai 2018, Washington a rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran, qui presse depuis des mois les autres partenaires de l’aider à en atténuer les effets dévastateurs.
Pourtant, jusqu’alors, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a cessé de certifier que l’Iran agissait en conformité avec les engagements pris à Vienne. Impuissantes à agir face aux sanctions américaines, les trois capitales européennes qui ont signé l’accord, Paris, Londres et Berlin, tout comme les Nations unies, continuent à exhorter Téhéran à continuer de respecter l’accord malgré tout.
L’annonce de Téhéran intervient dans un contexte de très fortes tensions entre l’Iran et les Etats-Unis. Ces derniers ont appelé le monde à « ne pas céder au chantage nucléaire » de l’Iran.
Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a indiqué avoir autorisé l’envoi de 1000 soldats supplémentaires à des fins défensives pour répondre à des menaces aériennes, navales et terrestres au Moyen-Orient, car Washington attribue à Téhéran, les récentes attaques contre des pétroliers en mer d’Oman, dans le Golfe.
La défense américaine a publié onze nouvelles photos qui montrent notamment un objet métallique circulaire de près de huit centimètres de diamètre attaché à la coque du pétrolier japonais Kokuka Courageous, qui est présenté comme un des aimants ayant permis de poser une mine non explosée que Washington accuse les Iraniens d’avoir retirée après l’incident, qui s’est produit le 13 juin.