Des leaders de l’opposition rwandaise, exilés en Belgique, ont accusé, mardi 18 juin, le régime du président Paul Kagame d’avoir « torturé » le chef rebelle Callixte Nsabimana qui a été arrêté le mois dernier aux Comores où il s’était réfugié, puis transféré à Kigali la capitale rwandaise.
Nsabimana, qui se fait appeler « Sankara », est le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), un groupe armé qui a déjà perpétré de nombreuses attaques au Rwanda.
Accusé de « formation d’un groupe armé irrégulier, complicité d’actes terroristes, (…), prise d’otages, meurtre et pillage », il a plaidé coupable, le 23 mai, de toutes les accusations portées à son encontre. Il aurait également admis avoir collaboré avec les services de renseignement du Burundi et l’armée ougandaise.
Mais pour les patrons de l’opposition rwandaise, les aveux de Nsabimana ont été obtenus sous l’effet de la torture. « Si vous étiez à sa place, on vous torture pendant un mois et plus, qu’est-ce que vous diriez ? (…) Tout ce qu’ils vous demandent ! », a souligné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Paul Rusesabagina, président et fondateur du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), dont Callixte Nsabimana est un vice-président.
Ce n’est pas la première fois que l’opposition rwandaise basée à l’étranger s’insurge contre Paul Kagame sur la question des droits de l’homme. Cette fois-ci, les adversaires de l’homme fort rwandais se sont exprimés alors que Kagame séjourne en Belgique où il prend part aux 13è Journées européennes de développement durable (JED) qui se tiennent du 18 au 19 juin.
Le dirigeant rwandais et son régime font aussi l’objet de critiques de la part des ONG. Dans un rapport rendu public en janvier dernier, Human Rights Watch (HRW), se basant sur des faits révélés par les médias ougandais, fait état des violations dont les disparitions forcées en 2018. Kigali n’a jamais reconnu les accusations à son encontre.