Les femmes au Gabon ne décolèrent pas contre la décision des autorités de supprimer le ministère de la Famille, de la Décennie de la Femme et de l’Egalité des chances, et dénoncent un échec de la politique d’Ali Bongo Ondimba en faveur de la Femme gabonaise.
Si le nouveau gouvernement Julien Nkoghe Bekale II, présenté le 10 juin dernier, ne compte que 6 femmes (dont trois à des postes de ministres délégués) sur 29 ministres, il a aussi évincé 7 femmes de l’ancienne équipe.
Une situation que la junte féminine gabonaise considère être aux antipodes du discours du chef d’Etat, tenu le 19 juillet 2016, à l’occasion de la cérémonie de remise du rapport général de la « Consultation Nationale de la Décennie de la Femme Gabonaise 2015-2025 », au Palais de la Présidence de la République.
« Je voudrais donc réaffirmer devant vous, mon engagement à déployer durant les prochaines années que couvre la Décennie de la Femme Gabonaise, une politique prioritaire pour l’amélioration et la transformation profonde de la condition de la Femme Gabonaise sur tous les plans, juridique, politique, économique et social », avait entre autres affirmé Bongo.
Une ancienne ministre, Victoire Lasséni Duboze, présidente du Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable, rappelle également la promesse du président de réserver un quota de 30 % aux femmes dans le gouvernement.
Concernant la suppression du ministère de la Décennie de la Femme, Duboze a invité les dirigeants gabonais à « l’humilité pour se rendre compte qu’ils se sont trompés et qu’ils remettent en place » ce département.
« Ils ne vont pas dormir tranquilles parce qu’ils savent qu’il ne faut pas mettre en colère les femmes. Nous voulons qu’ils soient humbles pour comprendre que nous ne sommes pas là en rébellion, nous ne sommes pas là en menace. Nous sommes là pour leur rappeler pourquoi ce département ministériel existe », a-t-elle martelé.