Le gouvernement gambien a fait fi des menaces de l’Union européenne (UE) de suspendre son aide au développement si la Gambie continue à interdire et punir les actes d’homosexualité.
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Bala Garba Jahumpa, la Gambie a réaffirmé sa détermination à ne pas céder aux menaces de l’UE et ce quelles que soient les conséquences qui peuvent en découler.
« Nous, le gouvernement et le peuple gambiens, disons très clairement à l’Union européenne et à toute organisation étrangère qui veut imposer l’acceptation de l’homosexualité comme condition préalable pour leur aide que nous n’accepterons jamais cette conditionnalité, peu importe le montant concerné » a déclaré dans un communiqué le ministre gambien des Affaires étrangères, Bala Garba Jahumpa.
Banjul interdit l’homosexualité qui jusqu’à récemment, était passible de 14 ans de prison. Mais le 9 octobre dernier, les autorités gambiennes ont promulgué une nouvelle loi instituant le crime « d’homosexualité aggravée », passible de la prison à vie.
Comme on pouvait s’y attendre, la communauté internationale et les ONG comme Human Rights Watch n’ont pas manqué d’interpeller les autorités gambiennes pour abolir la criminalisation de l’homosexualité. Pour Banjul, il s’agit d’une décision souveraine.
«Les relations de la Gambie avec tout pays ou toute organisation sera basée sur le respect mutuel, le respect de souveraineté et des valeurs d’indépendance et de religion », précise le communiqué.
Dans la foulée, Banjul a annoncé également son intention de ne pas signer l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’UE. L’on se rappelle qu’en juillet dernier les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEA dont fait partie la Gambie) avaient approuvé cet accord avec l’UE consistant en l’exonération des droits douane aux marchés des deux blocs. La Gambie refuse donc de parapher cet accord à travers lequel, l’Union européenne chercherait à exploiter les ressources du continent africain.