A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a adressé mardi un rappel à l’ordre aux Etats à propos des migrants traversant la Méditerranée à travers un mémorandum publié à Strasbourg. Porter secours aux migrants qui risquent leur vie en traversant cette mer est impératif en vertu du droit international pour tous les Etats européens, a-t-elle soutenu.
Mme Mijatovic a dénoncé les politiques de plus en plus restrictives adoptées par certains Etats de manière unilatérale ou dans le cadre des politiques de l’Union Européenne (UE), devant la hausse du nombre de traversées par la route de la Méditerranée centrale.
« En politisant une question qui est d’ordre humanitaire, ils ont adopté des lois, des politiques et des pratiques qui sont souvent allées à l’encontre de leurs obligations légales de mener des opérations de recherche et de sauvetage, de débarquer les naufragés dans un lieu sûr et de leur éviter des traitements inhumains et dégradants », a-t-elle assuré.
La commissaire a par ailleurs dénoncé comme insensée la criminalisation des ONG d’aide aux migrants, accusées par certains gouvernements de favoriser l’immigration irrégulière. Ensuite, elle a décrié le plan adopté en 2018 par l’UE visant à externaliser la gestion des demandeurs d’asile ainsi que la délégation du contrôle de ses frontières maritimes à des Etats tiers, à l’instar de la Libye, dont « la mauvaise réputation en matière des droits de l’homme est notoire ».